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Avancée pour les plus démunis
Pierre Duquesne
447 words
13 June 2013
L'Humanité
13/06/2013
Le Parlement européen a demandé hier que l’UE consacre au moins 3,5milliards d’euros à l’aide aux plus démunis. Un vote obtenu grâce à la Gauche unitaire européenne.
La pression est maintenant sur les chefs d’État. Lors d’un vote en séance plénière, le Parlement européen s’est prononcé, hier, pour la création d’un fonds d’aide aux plus démunis (FEAD) doté au minimum de 3,5milliards d’euros pour les sept prochaines années. Cette position, adoptée à une large majorité, est un message clair au Conseil européen qui ne souhaitait débourser que 2,5milliards d’euros. Il s’agit donc d’une première victoire remportée par les députés de la Gauche unitaire européenne (GUE), qui avaient refusé, lors de l’examen en commission, une position moins ambitieuse portée par le groupe socialiste. Leur insistance a fini par payer. Toutefois, le rapport voté à Strasbourg devra, à présent, être confrontée à la position des chefs d’État, dans le cadre des difficiles négociations en cours sur le budget 2014-2020 de l’Union. C’est un bon point d’appui pour la socialiste Emer Costello, chargée de négocier le maintien d’une véritable solidarité envers les plus démunis. Selon elle, l’enjeu est de venir en aide aux plus de 40millions de personnes en Europe «qui souffrent de privations, c’est-à-dire qu’elles ne peuvent pas faire un repas basique par jour». En Europe, a-t-elle ajouté, «près de six millions d’enfants ne disposent pas de deux paires de chaussures, et plus de quatre millions de personnes sont sans abri».
Autre motif de satisfaction pour le député (GUE) et directeur de l’Humanité Patrick Le Hyaric: l’assemblée strasbourgeoise souhaite rendre obligatoire la participation de tous les États à ce fonds. Ce vote, contraire à la volonté des groupes verts et libéraux, «renforce notre poids pour négocier le budget face au Conseil et empêche le développement d’une Europe où chaque État peut choisir de s’arrimer au programme qui l’intéresse tout en demandant qu’on lui réalloue les fonds des programmes qu’il délaisse». Si les contributions étaient volontaires, a ajouté le commissaire chargé des Affaires sociales, Laszlo Andor, il «serait presque impossible d’atteindre le budget prévu». «Cela constituerait un pas en arrière pour la solidarité en Europe, et ce serait très difficile à expliquer à nos citoyens».
A également été adopté l’amendement 76 déposé par le groupe GUE. Il impose le principe d’une simplification administrative pour les associations fournissant l’aide alimentaire. Un soulagement pour ces organisations qui fonctionnent souvent avec de simples bénévoles.