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Le combat pour les droits et la liberté
Pierre Barbancey

29 April 2013
L'Humanité
 

À Ramallah, des responsables associatifs et politiques de Palestine et du monde entier ont dressé le nouveau cadre de la lutte pour les droits des Palestiniens.

Ramallah (territoires palestiniens occupés),

envoyé spécial.

«Le peuple palestinien a une ressource de résistance qui ne se tarira jamais, jusqu’à l’avènement d’un État palestinien indépendant.» C’est Marwan Barghouti, emprisonné depuis maintenant onze ans pour une peine de cinq fois la prison à vie avec quarante ans incompressibles, qui s’exprime ainsi. Une longue lettre lue par son épouse Fadwa devant les participants réunis à Ramallah autour de la cause des prisonniers politiques.

Pour la première fois en une décennie, cette femme courageuse a senti qu’un vent nouveau soufflait enfin. Pas uniquement parce que les délégués à cette conférence placée sous l’égide de «la liberté et de la dignité», venaient des quatre coins de la planète. Mais parce que se réunissaient enfin, ensemble, des associations, des organisations non gouvernementales, des parlementaires européens, des juristes internationaux, des dirigeants des différents partis palestiniens et des membres de l’Autorité palestinienne. Un fait politique majeur qui marque une nouvelle étape dans le combat des Palestiniens. Les messages transmis aux conférenciers, de Mahmoud Abbas à l’ancien président américain Jimmy Carter, en passant par celui du président du Parlement européen, Martin Schulz, ou de l’ancien ministre français Hubert Védrine, en témoignent.

œuvrer à la libération

des 4900 détenus

Dans la dernière période, alors que le processus de paix est pratiquement mort, les prisonniers palestiniens ont mené une lutte dure, passant par des grèves de la faim, reliant leur combat à celui de leur peuple tout entier. Le sentiment était unanime, il faut maintenant œuvrer concrètement à la libération de ces 4900 détenus et, au-delà, en finir avec l’impunité d’Israël qui bafoue les lois internationales. C’est Thierry Aury, au nom de l’Association de jumelage des villes françaises avec les camps de réfugiés palestiniens (AJPF), qui insiste pour que «Marwan Barghouti soit le Nelson Mandela de notre époque». Il propose «une grande campagne internationale afin que sa figure devienne familière à des millions de personnes et que des sanctions économiques soient appliquées contre Israël». Il rejoignait ainsi Ahmed Khatrada, compagnon de détention de Mandela pendant vingt-six ans, qui avait tenu à faire le déplacement en terre palestinienne pour dire combien les sanctions avaient contribué à la chute du régime de l’apartheid. Le représentant du Parti socialiste européen (PSE) prenait, lui, en exemple l’attitude de ces municipalités françaises ayant nommé Marwan Barghouti citoyen d’honneur, exemple, selon lui, à multiplier partout en Europe. «En menant le combat sur les enjeux du droit et autour de Marwan Barghouti, il est possible de créer un grand mouvement fédérateur mondial qui forcera les gouvernements à changer d’attitude», soulignait Patrick Le Hyaric, député européen GUE-Verts nordiques. Taoufik Tahani, vice-président de l’Association France Palestine Solidarité (AFPS), demandait pour sa part à «réactiver le réseau international de soutien à la résistance populaire non violente des Palestiniens». Majed Bamya, coordinateur de la conférence, résumait les travaux: «Nous sommes en train de reformuler l’équation. C’est un problème d’occupation et d’oppression.»

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