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L'Humanité
Gaël De Santis,
23 October 2014,
                                  

Les eurodéputés ont voté hier pour la nouvelle Commission présidée par Jean-Claude Juncker. Les politiques d’austérité ne sont pas remises en cause, dénonce la Gauche unitaire européenne.

Feu vert. La Commission européenne présidée par le Luxembourgeois Jean-Claude Juncker pourra entrer en fonction à la Toussaint. Le Parlement européen a voté, hier, par 423voix contre 209 (et 67abstentions) la composition de l’exécutif. Ce résultat est la confirmation de l’influence de la grande coalition aux manettes dans les institutions européennes: les conservateurs du Parti populaire européen (PPE), les socialistes et démocrates, les centristes de l’Alliance des libéraux et démocrates européens ont voté pour. Les seules voix dissonantes à gauche proviennent de la Gauche unitaire européenne (GUE-GVN) où siègent les députés Front de gauche, qui ont voté contre. Les socialistes espagnols et suédois ont penché du côté de l’abstention, tout comme quatre des treize socialistes français.

Comme il y a cinq ans, des ajustements se sont montrés nécessaires. Le choix de certains noms, soupçonnés de conflit d’intérêts ou d’incompétence, n’a pas été sans faire grincer des dents. La Slovène Alenka Bratusek a été remplacée par sa compatriote Violeta Bulc. Le Hongrois Tibor Navracics, pourtant décrié car issu d’un régime peu démocratique, celui de Viktor Orban qui s’est illustré le mois dernier par un raid policier dans les locaux d’ONG d’opposition, reste en poste, soutenu par le PPE. Il reste chargé de l’éducation mais perd le portefeuille de la citoyenneté.

Les dix années de José Manuel Barroso, qualifiées par celui-ci d’«exceptionnelles» dans son discours mardi, sont-elles achevées? Pas vraiment, estiment les députés de la GUE. «Personne n’a admis que les politiques d’austérité de ces dernières années, comme la privatisation des biens et des services publics, la réduction des salaires et des retraites minimums, les attaques contre les droits individuels et collectifs étaient dangereuses», a déploré la chef de groupe, Gabi Zimmer, hier, pour expliquer le vote contre de son groupe. Il reste que Juncker cherche quelque peu à se démarquer en annonçant un plan d’investissement de 300milliards d’euros aux contours incertains et en faisant mine de critiquer les tribunaux arbitraux négociés dans le cadre du grand marché transatlantique. Le temps d’un vote?

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